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L’architecture intérieure

C'est peut-être par son architecture intérieure que la cathédrale Saint-Lazare est la plus saisissante, particulièrement dans son vaisseau central roman rythmé de détails inspirés d'une architecture antique encore bien présente à Autun de nos jours.

L’église romane orientée au sud comportait une nef de sept travées avec bas-côtés, un transept saillant et un chœur de deux travées terminé par une abside flanquée de deux absidioles. L’ajout des chapelles latérales à la fin du Moyen-Âge n’altère pas la perception de l’ensemble de la nef qui date bien du XIIe siècle.

L’élévation du vaisseau central est à trois niveaux : grandes arcades, faux triforium et fenêtres hautes. Les voûtes refaites au XIXe siècle, sont composées d’un vaisseau brisé et rythmées par des doubleaux brisés également et à double rouleau. Ils retombent sur des colonnettes et des pilastres cannelés. Les piles cruciformes sont également ornées de pilastres cannelés. Les grandes arcades à double rouleau brisé sont séparées du faux triforium par une frise à rosaces et une corniche moulurée. Le faux triforium est composé d’une suite de trois arcatures en plein cintre, montées sur pilastres cannelés, celle du centre étant percée d’une ouverture qui donne sur le toit des bas-côtés (sauf pour la travée nord) tandis que les latérales sont aveugles. Le faux triforium est séparé des fenêtres hautes en plein cintre par une moulure saillante qui se retrouve aussi plus haut. Cette dernière sert d’appui à la naissance de la voûte de la nef.

Vue du vaisseau central depuis la tribune d'orgue
Vue du vaisseau central depuis la tribune d'orgue
Vue du vaisseau central et de l'abside
Vue du vaisseau central et de l'abside
Les 3 niveaux du vaisseau central
Les 3 niveaux du vaisseau central

Les bas-côtés sont voûtés d’arêtes à doubleaux brisés, ainsi qu’à double rouleau comme dans le vaisseau central. Ils reposent sur les pilastres cannelés des piles de la nef ainsi que sur les murs gouttereaux. C’est dans ces mêmes murs qu’ont été ouvertes les chapelles des XVe et XVIe siècles.

La croisée est surmontée d’une coupole octogonale sur trompes. Les piles qui la supportent ont été complètement remaniées au XIXe siècle, en raison du poids exercé par le clocher et la flèche du XVe siècle sur des supports  primitifs beaucoup trop faibles.

L’élévation des bras du transept rappelle celle de la nef puisqu’on y retrouve de grandes arcades, un faux triforium à arcatures aveugles et des baies hautes en plein cintre. Les murs pignons du transept reprennent cette élévation mais leur partie supérieure est percée de trois ouvertures étagées.

L’abside très large est composée de deux rangées d’arcatures superposées. Des pilastres cannelés séparent les arcatures. Ces éléments correspondent à une campagne de construction précoce (vers 1120).  Ces baies sont occupées par des vitraux à motifs géométriques datés de 1939. La partie supérieure de l’abside correspond quant à elle à une réfection totale du cul de four primitif, au XVe siècle. Elle est contemporaine de la création du clocher  et de la flèche de la croisée. Elle est fermée de minces fenêtres brisées ornées de vitraux du XIXe siècle.

L’influence de l’Antiquité, bien présente encore aujourd’hui à Autun, se fait sentir dans l’abside tout comme dans la nef.


• Denis Grivot, Les vitraux de la cathédrale d’Autun, M.G.Editions.
• Christian Sapin, Bourgogne romane, éditions Faton, 2006.