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L'empreinte des Rolin

S'il est une famille qui a durablement marqué la ville d'Autun, c'est bien celle des Rolin. Jean Rolin fera entreprendre d'importants travaux sur la cathédrale, lui donnant une bonne part de son caractère gothique.

L’historiographe Chasseneuz nous rapporte que la foudre tomba sur l’église  en 1468 et brûla le clocher  et le toit. C’est cet épisode qui servira de prétexte à Jean Rolin pour donner une nouvelle parure à sa cathédrale.

Il est cardinal évêque d’Autun de 1436 à 1483 et  fils de Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne et grand mécène. Le fils veut rivaliser avec le père dans le domaine du mécénat. On doit en effet à Nicolas Rolin, entre autre, l’embellissement de la collégiale Notre-Dame du Chastel et la construction de l’hôtel -Dieu de Beaune.

C’est ainsi que Jean Rolin fait entreprendre de grands travaux à Saint-Lazare, comme l’érection de la flèche, la construction de la grande sacristie, le rehaussement de l’abside romane avec l’étage actuel des hautes fenêtres gothiques. La reconstruction des toitures entraîne l’exhaussement et la transformation des pignons de la grande nef et du transept qui sont alors décorés de crochets et de pinacles.

L’architecture intérieure n’est pas en reste, puisqu’une plus grande luminosité envahit le chœur, mettant en relief un mobilier diversifié. On voit l’ajout d’un imposant jubé en pierre aujourd’hui détruit, la fondation de sa chapelle privée placée sous le vocable de Saint Vincent toute recouverte de peintures murales, l’imposante tribune d’orgue ornée de choux bourguignons, l’escalier en vis du transept et un nouveau reliquaire (disparu aujourd’hui) à côté du tombeau de Lazare.

C’est ainsi que le noyau roman de l’église est peu à peu garni par des adjonctions dans le style du gothique flamboyant. Cela donne un aspect imposant à la cathédrale, reflétant la haute position de Jean Rolin, et l’habilité des architectes. En effet, du haut de ses 87 mètres, la flèche est encore aujourd’hui  un beau témoignage de l’art de la stéréotomie à la fin du Moyen-Âge.

L’exemple donné par le cardinal va motiver d’autres donateurs issus du clergé ou de la bourgeoisie fortunée à doter l’église d’un ensemble de quinze chapelles, pourvues de décors variés, riches et raffinés.

Les chapelles latérales
Les chapelles latérales
La flèche
La flèche
La tribune d'orgue
La tribune d'orgue
L’escalier en vis du transept
L’escalier en vis du transept

A voir au musée Rolin : salles gothiques avec des éléments du jubé, statuaire et peintures ornant primitivement les chapelles.

La bonne étoile de Rolin, Mécénat et efflorescence artistique dans la Bourgogne du XVe siècle, catalogue d’exposition, Autun, 1994.