Vêtements et coiffures
Bien que la vie domestique à proprement parler soit peu représentée, le calendrier d'Autun permet de voir de nombreux aspects des vêtements du paysan. Mais ici, les impératifs stylistiques des représentations sont parfois importanst, comme dans le cas des drapés et plissés qui font partis des éléments conventionnels inhérents à la technique de la sculpture de cette époque. C'est pourquoi il faut interpréter sur ce thème les médaillons avec prudence.
Tout au long de l'année, ici au mois d'octobre pour la glandée, le paysan porte une tunique
Chemise ou tunique
La tunique courte est le vêtement principal du paysan, portée pour le travail comme pour les fêtes. En été, elle constitue l'unique tenue visible du travailleur, tandis qu'en hiver elle est recouverte d'un autre vêtement qui protège du froid. A Autun, les tuniques représentées tout au long des mois révèlent une certaine uniformité, avec cependant des variantes comme la présence d'une ceinture ou d'un décor.
La plupart du temps, la tunique est ajustée jusqu'à la taille, moulant le buste avec une sucession de petits plis horizontaux. Elle est d'une longueur générale assez uniforme entre les représentations. La plupart présente un rabat au niveau de la ceinture. Que ce soit pour travailler la vigne en mars ou pour cueillir les cerises en juin, elle descend jusqu'aux genoux. En novembre cependant, la tunique du paysan descend jusqu'à mi-mollet, sans doute pour se protéger du froid. Pour le reste, on ne relève aucune modification du vêtement en fonction du travail effectué, tout juste une tunique courte et retroussée pour le foulage en septembre.
Les manches épousent étroitement la formes des bras, l'encolure étant circulaire.
Outre la tunique, les paysans portent des braies. Ainsi au mois d'août pour la fenaison, où le personnage est torse nu compte tenu de la chaleur, ses jambes étant protégées jusqu’en bas de la morsure du chaume.
Manteau ou cape
Durant les mois froids d'automne et d'hiver, les paysans endossent sur leur tunique un vêtement complémentaire faisant office de manteau ou de cape, que ce soit pour travailler en extérieur ou lors des scènes d'intérieur. En janvier, le paysan à enfilé sur sa tunique une pélerine à large capuche, dont un pan de la coiffe et replié sur le dessus du crâne, annonçant par sa forme et par le drapé les chaperons qui seront largement diffusés durant les siècles suivants.. En février, le personnage est emmitouflé dans un lourd sayon. Celui-ci enveloppe les épaules et les bras, laissant peu de liberté aux membres supérieurs, et se prolonge par une capuche. Enfin, les allégories des saisons et les signes du zodiaque, représentés dans le calendrier sculpté, montrent également des personnages portant tuniques, chemise, cape ou manteaux : il en est ainsi du médaillon du printemps et de l'automne, de celui de l'hiver et de l'été, ou encore de ceux des signes de la Balance, de la Vierge ou du Verseau!
Coiffes et coiffures
Dans ce domaine, les représentations des médaillons d'Autun sont particulièrement riches : bonnet de feutre, cale, chapeau d’été, chaperon d’hiver très épais; coiffures masculines très soignées (mèches longues réparties bien régulièrement sur la nuque et le front ou cheveux très frisés); coiffes féminines avec voile ou touaille multi-usage).
Bien qu'apparement anecdotique ou secondaire dans le costume paysan, le chapeau est en fait un élément important du vêtement quotidien, pour la protection contre le froid rigoureux du vent hivernal ou contre les morsures du soleil estival.
La plupart des paysans sont ainsi représentés portant une coiffure ou un chapeau, que ce soit en intérieur en hiver ou en extérieur lors des travaux agricoles.
La forme est généralement celle d'un bonnet circulaire qui moule le haut du crâne jusqu'aux oreilles. Lors des chaleurs estivales cependant, le paysan porte un chapeau à larges bords, décorés d'un étroits rubans où sont dessinés de petits points circulaires.
Tissages, finitions et décorations
Les tuniques semblent taillées dans une toile, comme le suggère le drapé. Les vêtements hivernaux semblent pour leur part confectionnés dans un tissu très épais, lourd drap de laine ou encore sorte de gros tricot, comme pourraient l'indiquer les chevrons nettement dessinés. Les braies se composent quant à elles de deux pièces de toile recouvrant les jambes et serrées à la taille, où elles sont fixées par une large ceinture enfilée sous une dizaine de passants cousus à intervales réguliers. Enfin, bien que relativement discrets, certains vêtements laissent entrevoir des éléments de décoration : bandes lisses alternées avec bandes de perles, pièces brodées de perles ou serrées par de fines bandelettes en relief.