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L'architecture religieuse

L'installation de l'évêché dans la ville haute incite de nombreuses institutions à s'implanter  dans les rues avoisinantes. Les chanoines en particulier occupent un quartier qui leur est dédié. D'autres congrégations laisseront leurs traces aux abords de la cathédrale.



L'évêché

Détail de la façade de Saint-Pierre l’Estrier
Détail de la façade de Saint-Pierre l’Estrier

La christianisation de la ville remonte au début du IIIe siècle. En revanche, le premier évêque "historique", Rhétice, n’apparaît qu’au début du IVe siècle. C’est ainsi que les textes nous informent que les évêques deviennent les premiers acteurs de la cité. Les premiers monuments chrétiens se trouvent en dehors de la ville, le long des voies de communication.  La basilique funéraire Saint-Pierre-l’Estrier, datée du IVe siècle, est encore visible aujourd’hui dans le hameau du même nom, le long de la voie antique Augustodunum/Besançon. C’est certainement à cette époque que s’installe au sud de la ville un nouveau centre de pouvoir religieux, autour de la première cathédrale : Saint-Nazaire.

Les plans anciens montrent un évêché ayant l’aspect d’un château fort, qui se transformera peu à peu en résidence de plaisance. La grande aile reprend le tracé de l’enceinte réduite qui rejoignait la porte des bancs au nord et le rempart romain au sud/est. L’entrée primitive se trouve dans l’actuelle impasse de l’évêché.

Aujourd’hui, son aspect est celui que lui a donné le XVIIe siècle, avec l’aménagement de la grande aile  et l’édification de l’entrée actuelle avec l’aménagement de la place en hémicycle au XVIIIe siècle. La tour Saint-Léger a gardé son aspect défensif du XIe siècle ainsi que la cour intérieure du XVe siècle avec son élégante tourelle d’escalier.

L’évêché se trouve accolé au sud/est de l’emplacement de la cathédrale Saint-Nazaire et forme avec elle ce qu’on appelle le complexe épiscopal.

L’entrée primitive de l'évêché
L’entrée primitive de l'évêché
Tourelle d’escalier dans la cour de l'évêché
Tourelle d’escalier dans la cour de l'évêché
Grande aile de l'évêché
Grande aile de l'évêché
L'évêché et l'emplacement de Saint-Nazaire
L'évêché et l'emplacement de Saint-Nazaire

Le quartier des chanoines

Plan du site du chapitre
Plan du site du chapitre

En 858, l’évêque Jonas fait construire des locaux pour recevoir ses chanoines, qui sont au nombre de 50 et qui, à cette époque, vivent en communauté. Ils sont chargés d’assister l’évêque et d’assurer l’office dans la cathédrale. Soumis à la règle d’Aix la Chapelle inspirée de celle de l’évêque de Metz, Chrodegang, la communauté implante sur une partie de la ville haute un ensemble organisé de bâtiments collectifs. Le chapitre cathédral va peu à peu occuper une place à part du fait de son mode de vie, de son statut et des revenus qui en découleront.

Le petit cloître

Le cellier du chapitre
Le cellier du chapitre

Cet ensemble situé sur le côté sud de Saint-Nazaire comprenait une cour carrée entourée de  quatre galeries (le cloître), avec à l’est un dortoir surmontant la salle capitulaire; dans l’aile sud, un réfectoire au niveau supérieur, peut-être un scriptorium au niveau inférieur, le dernier niveau étant constitué de caves et de locaux de service. Plus au sud se tenait une seconde cour carrée à usage domestique, avec le logement des serviteurs, les écuries et de nombreuses dépendances. Le XIVe siècle voit des remaniements avec deux nouvelles galeries au sud et à l’est ainsi qu’un cellier et des greniers dans l’aile ouest.

En dehors de ce petit cloître, le chapitre détenait dispersés dans la ville haute de nombreux immeubles, plusieurs granges, un four situé près de l’église Notre-Dame et un moulin à eau au faubourg de Breuil.

A compter des IXe et Xe siècles, les chanoines s’émancipent progressivement de la tutelle épiscopale puis abandonnent au début du XIIIe siècle la vie collective pour une vie individuelle dans des maisons séparées. C’est alors que les locaux sont affectés à d’autres fonctions : en dehors de quelques fêtes comme le lundi de Pâques, le réfectoire perd sa fonction première et est utilisé pour la répartition des prébendes et la distribution des aumônes aux pauvres, la cuisine est transformée en maison d’habitation au XIIIe siècle. C’est ainsi que le quartier situé au sud des cathédrales est investi et transformé en espace réservé, le grand cloître.

Le grand cloître

Les vestiges de la porte du grand cloître
Les vestiges de la porte du grand cloître
Relevé de la porte du grand cloître
Relevé de la porte du grand cloître

On aperçoit aujourd’hui à l’entrée de la place Sainte-Barbe au nord, les vestiges d’un passage accolé à une ouverture centrale dont seul subsiste le montant oriental. A la base de ce dernier, une feuillure destinée probablement à recevoir une herse est toujours visible.  Il s’agit des vestiges de la porte du chapitre dont la construction remonte au XIIe siècle. Cette porte était associée à une muraille isolant l’espace réservé aux maisons canoniales, qui se développent à partir du XIIe dans le quart sud-est de la ville haute alors que les chanoines ne vivent plus en communauté. Ce mur dessine par là même les limites du grand cloître placé sous la juridiction des chanoines, et les "préserve" du nouveau centre de pèlerinage appelé à être très fréquenté : Saint-Lazare.

Cette zone s’étendait vers le sud/est jusqu’au rempart percé par la poterne du Breuil. Elle était fermée au sud/est le long de la rue Dufraigne par une palissade. Cette clôture était ouverte au nord par une porte qui permettait de se rendre au chevet de Saint-Lazare, et au sud par la porte du Chaffaud. Bien que ce grand cloître soit un espace réservé aux chanoines, il se trouvait de fait très proche des laïcs, pèlerins et marchands.


La collégiale Notre-Dame

A droite, une des chapelles de la collégiale (chapelle Poillot)
A droite, une des chapelles de la collégiale (chapelle Poillot)
La vierge Bulliot
La vierge Bulliot

Elle formait primitivement avec Saint-Nazaire un système d’églises doubles.

Mentionnée dès 1204 comme église paroissiale, elle menaçait ruine au début du XVe siècle.

En 1426, c’est dans cette église, là où il avait été baptisé, que  Nicolas Rolin y fait effectuer de grands travaux grâce à une rente annuelle et perpétuelle de Philippe le Bon, alors duc de Bourgogne, dont il est le chancelier. Il y établit un chapitre de 11 chanoines et 24 chapelains. Il trouve le moyen, pour protéger son chapitre, d’exempter les chanoines de la collégiale Notre-Dame de la juridiction de l’évêque, pour qu’ils dépendent directement de Rome. Ils s’installent alors au fond de l’actuelle impasse Notre-Dame... juste à la porte du grand cloître des chanoines de la cathédrale. Leur résidence est encore visible aujourd’hui de la rue.

La collégiale Notre-Dame du Chastel est détruite en 1794. L’actuelle place Saint Louis reprend son plan. C’est également dans cette église que Nicolas Rolin se fait inhumer, ainsi que Roger de Bussy Rabutin en 1693.  Après la destruction de la collégiale, on ne retrouvera jamais leurs sépultures.

Le célèbre tableau représentant la Vierge au chancelier Rolin de Van Eyck provient de cette collégiale, ainsi que la Vierge Bulliot. D’autres œuvres d’art de la même provenance sont exposées au musée Rolin.

A voir au musée Rolin : la Vierge Bulliot
A voir au musée Rolin : les sibylles de la chapelle Poillot
A voir au musée du Louvre : la Vierge au Chancelier Rolin – Jan Van Eyck


Les couvents

Au cours des siècles, la vie spirituelle est aussi rythmée par la présence d’autres communautés religieuses.
Les Ursulines, arrivées en 1617, s’installent dans un couvent rue Dufraigne puis emménagent à l’emplacement de la citadelle de Riveau en 1647, qu’elles quitteront en 1793.

Le couvent des Visitandines, rue au Raz, est installé dès 1627. Elles prennent la place des Ursulines en 1837. Une chapelle et de nouveaux bâtiments sont construits à cette époque. Elles font ériger en 1862 au sommet de la tour la statue de la Vierge par le sculpteur Claude Quarré. Les religieuses quittent le monastère en 1964. On y trouve aujourd’hui le Centre culturel International de la Tour des Ursulines (CITU) qui a pour objet la promotion des échanges culturels et artistiques, et notamment la formation à l'art de la fresque.

Les Carmélites  prendront place rue Chaffaut en 1838. Le bâtiment, accolé à la poterne de Breuil, a toujours une vocation religieuse.

Les religieuses du Tiers ordre (carmel Saint-Joseph depuis 1948) installées impasse de la maîtrise dès 1856 déménageront  rue Notre-Dame et enfin rue Blanche en 1874.

Les frères de la doctrine chrétienne seront présents rue Chaffaut, de 1818 à 1886.

La tour des Ursulines
La tour des Ursulines
Détail de la tour des Ursulines
Détail de la tour des Ursulines
La Vierge de la tour des Ursulines
La Vierge de la tour des Ursulines