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Alimentation

Les activités agricoles ainsi que les outils permettant de les mener à bien sont donc destinés à produire toutes les ressources nécessaires à l'alimentation des paysans. Plusieurs médaillons sculptés se rapportent ainsi à ce thème.

En janvier, le paysan mange et se réchauffe au coin du feu

Les mois d’hiver, froids, sont ceux où les activités agricoles sont ralenties. Les calendriers représentent alors des scènes d’intérieur.

Pain et céréales

Au mois de janvier, chaudement vêtu, le paysan s’apprête à couper un pain. Il est représenté assis devant un feu, source de chaleur et de lumière dans l’habitation médiévale, mal protégée du froid et de l’humidité et aux ouvertures étroites ne laissant entrer que très peu de luminosité. Ceci marque à nouveau l’importance des céréales dans l’alimentation paysanne. Le pain est marqué d’un motif triangulaire. La cuisson du pain se faisant dans un four commun, le four banal, l’usage veut que chaque famille marque son pain d’un signe distinctif. La représentation du mois de janvier à Vézelay est très proche de celle de Saint-Lazare d’Autun.





En avril, le paysan nourrit ses chèvres avec un rameau feuillu

Lait et graisse

L'élevage des chèvres, qui n'est évoqué dans les calendriers sculptés qu'à Autun et Vézelay), correspond au mois d’avril. Ce mois est celui du signe du bélier mais c’est également le mois où il y a le plus de naissances dans les bergeries. Les chèvres sont nombreuses dans le cheptel médiéval, car elles offrent des avantages non négligeables. Ce sont des animaux petits, robustes, sobres, peu couteux. Leur nourriture peut être diversifiée. Elles fournissent du lait en abondance, lait dit ‘fromager’ qui convient mieux à la confection de fromage que celui de vache notamment. Elles fournissent également de la viande, de la graisse, et leur peaux et leurs poils sont très utilisés pour confectionner de nombreux objets utilitaires, notamment les chaussures. Dans le médaillon d'Autun, le berger est représenté courbant des branches pour nourrir ses bêtes.





En juin, le paysan récolte des fruits

Fruits

Le mois de juin illustre un autre élément de l'alimentation : la récolte des fruits.

Les plantations de fruitiers offrent au Moyen Âge un complément alimentaire à un régime essentiellement céréalier.

Cette iconographie ancienne (Antiquité) est pourtant peu présente dans les calendriers médiévaux en France.

Ici, le paysan attrape de sa main droite une branche couverte de fruits, tandis que de sa main gauche il en porte un à sa bouche. La forme des fruits ainsi que la date de juin plaide pour la représentation stylisée d'un cerisier et d'une récolte de cerises.






En décembre, le paysan abat les porcs engraissés au long de l'année

Viande

Enfin, l’élevage des porcs tient une place conséquente dans la société paysanne du Moyen Âge et est souvent représentée par deux scènes dans les calendriers : la glandée et l’abattage. Les deux calendriers autunois ne font pas exception. Le porc constitue un des apports essentiels en viande. Il est spécifiquement élevé pour sa viande qui peut se garder dans le sel. Omnivore, il n’est pas difficile à nourrir. Dans le cadre des règlementations attachées à la gestion forestière, le paysan ne doit pas emmener à la glandée plus de trois porcs, afin de ne pas affaiblir les réserves et le paysan doit toujours être en compagnie de ses bêtes et ne doit pas les laisser paître seules dans la forêt. Ce sont ces porcs engraissés qui sont abattus le mois suivant, pour constituer une partie des réserves de viande de l’année.